Accroissement des liens économiques entre le géant brésilien et le continent africain
Aujourd’hui, Vale annonce un investissement de 1,3 milliards de dollars pour exploiter l’un des plus vastes gisements de charbon du monde au Mozambique. C’est le plus important investissement jamais annoncé par une entreprise brésilienne. Un signe fort de l’influence grandissante du pays sur le continent africain...
Des investissements en augmentation constante depuis les années 2000
L’investissement de ce géant minier illustre l’intérêt croissant du Brésil pour le continent et la détermination de ses entreprises à s’inviter dans la conquête des ressources africaines. Certes, les investissements brésiliens en Afrique ont modestement atteint 10 milliards de dollars depuis 2003. Et la présence commerciale chinoise ou indienne a déjà noué des liens plus étroits sur le terrain. Mais à l’exemple de Vale, les entreprises brésilienne bénéficient du soutien inconditionnel de Luiz Inácio Lula da Silva. Le président brésilien s’est rendu en Afrique à huit reprises depuis 2003, deux fois plus que le Chinois Hu Jintao. Des liens historiques, linguistiques et culturels contribuent à faire aujourd’hui du Brésil un modèle de développement, notamment pour les pays lusophones (Angola et Mozambique principalement).
Echanges économiques en forte hausse
Propulsé par la forte demande brésilienne en matières premières, le commerce avec l’Afrique a connu une progression fulgurante au cours de la décennie. Les exportations africaines vers le Brésil ont explosé en atteignant 18,5 milliards en 2008, contre 3 milliards de dollars en 2000. Principaux exportateurs vers le Brésil, le Nigeria, l’Algérie, mais aussi l’Angola, constituent des sources d’approvisionnement en hydrocarbures de premières importances pour le géant sud-américain. À l’inverse, les produits alimentaires brésiliens ont trouvé des débouchés importants, comme en Égypte. Au cours de la même période, le pays du président Lula a multiplié ses exportations par huit vers le continent africain depuis 8 ans.
Des échanges qui s’accentueront avec l’arrivée de Vale. Le géant minier dispose d’une concession de vingt-cinq ans décrochée en 2004. Pour exploiter le gisement à ciel ouvert de Moatize, le groupe est à l’œuvre avec l’aide du conglomérat Odebrecht (ingénierie, construction, pétrole, gaz, biocarburants, chimie, immobilier…), fort d’un chiffre d’affaires de 17,5 milliards de dollars en 2008. Présent en Afrique depuis 1984, Odebrecht est implanté dans une dizaine de pays (Congo, RDC, Djibouti, Gabon…) et constitue même le premier employeur en Angola avec des activités dans la gestion de supermarchés, la production d’éthanol ou de denrées alimentaires.
La région de Moatize, dans le nord-ouest du Mozambique, en plein développement
L’annonce de l’investissement, en gestation depuis octobre 2009, a fait de Tete une ville-champignon de 150 000 habitants vers laquelle afflue la main-d’œuvre étrangère et où s’implantent de petites entreprises en quête d’opportunités grâce à l’investissement brésilien. « Chaque fois que je viens ici, c’est de plus en plus difficile. C’est sans doute ce qu’a connu Johannesburg au moment du Gold Rush », observe Antonio Coutinho, directeur d’une banque sud-africaine contribuant au financement de cet investissement, qui doit transfigurer l’économie du Mozambique et mettre un terme à la dépendance du pays à l’aide internationale.
Dans un premier temps, la production annuelle devrait atteindre 11 millions de tonnes, dont six à huit millions exportées. Ce qui hissera le Mozambique au deuxième rang des producteurs de charbon du continent, derrière l’Afrique du Sud. Dans un second temps, les Brésiliens envisagent de produire 24 millions, voire 40 millions de tonnes par an.
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