jeudi 1 juillet 2010

Discours afrocentriste sur la « Crapulocratie »…

Pourquoi nous devons étudier ce qui se joue contre nous et ceux qui veulent continuer à nuire à nos intérêts ?

Discours afrocentriste sur la « Crapulocratie »…

« La Négritude », disait notre « Grand Défenseur des Nations Nègres » Aimé Césaire [1], « a été une forme de révolte d’abord contre le système mondial de la culture tel qu’il s’était constitué pendant les derniers siècles et qui se caractérise par un certain nombre de préjugés, de pré-supposés qui aboutissent à une très stricte hiérarchie. Autrement dit, la Négritude a été une révolte contre ce que j’appellerai le réductionnisme européen ».

En parlant de « réductionnisme européen » à l’égard des civilisations Nègres victimes de l’impérialisme caucasien, savait-il Aimé, qu’il venait d’isoler le virus idéologique caucasien de la « Crapulocratie » ?

« Ainsi l’impérialisme », relevait un autre « Grand Défenseur des Nations Nègres » à savoir le professeur Cheikh Anta Diop [2], « tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde ».

En parlant encore de « négation de l’histoire », de « meurtre culturel » et de « génocide » des peuples africains, Cheikh Anta savait-il qu’il venait de dévoiler quelques uns des buts ultimes de ce virus ?

Cible journalière de la Crapulocrâtie leucodermique, le peuple Kamit doit aujourd’hui encore méditer cet appel à la prise de conscience émanant du « Grand Défenseur des Nations Nègres » que fut Malcom X, à savoir que « Nous devons étudier la nature du combat en question, étudier l’ennemi, étudier ce qui se joue contre nous, et ensuite dresser un plan de bataille et mettre au point une stratégie. Alors, on obtiendra des résultats ». « hors de la lutte », disait l’abolitionniste Africain-Américain Frederick Douglass, « il n’y aura point de progrès ! ».

Ainsi, l’étude approfondie de la production académique, littéraire, médiatique, historiographique mais aussi audio-visuelle caucasienne et surtout française sur l’Afrique noire et ses populations (diaspora incluse), de l’époque des « Lumières » à nos jours, est une source d’enseignement relativement féconde sur l’art d’user ouvertement ou subtilement de la « Crapulocrâtie ».

Car si le racisme et la « crapulocratie » vont de pairs, on peut néanmoins s’interroger sur l’énigme suivante : Est-ce la poule qui fait l’œuf ou l’œuf qui fait la poule… ou plutôt… est-ce le racisme qui engendre la « crapulocratie » ou la « crapulocratie » qui engendre le racisme ? Ou encore, qu’est-ce que l’eurocentrisme historiographique sans la « crapulocratie » ?

Imaginons une voiture censée améliorer la vitesse de déplacement de son conducteur, mais dont le réservoir est vide. Leur capacité de mise en mouvement est alors quasi-nulle ! Imaginez maintenant la xénophobie, le racisme, l’idéologie colonial ou néo-colonial sans la « Crapulocratie » ? La faculté de nuisance de l’idéologie raciste devient nulle ! Il est donc impossible de distiller une idéologie néo-coloniale au sein d’une société (c’est-à-dire, insuffler le complexe de supériorité aux uns et d’infériorité aux autres) sans user de la « Crapulocratie ».

Vous l’avez compris, la « Crapulocratie » est donc le carburant du système néo-colonial raciste caucasien. Pourquoi ?

Parce que naturellement, l’humain en général est un être curieux. Il aime la nouveauté qui est pour lui une source positive d’excitation créative. Or là, cette loi naturelle ne fonctionne plus, vu que la « Crapulocratie » a préalablement profondément altéré le jugement « esthétique » de la masse caucasienne sur l’Afrique noire et du coup, celle-ci ne conçoit son rapport à l’autre que sous l’angle dominant/dominé, civilisé/sauvage, sécurité/insécurité, avec papier/ sans papier, lettré/illettré, intégré/marginal, ville/banlieue, blanc/noir...

Mais qu’est-ce que la « Crapulocratie » ?

L’analyse méthodologique de la « Crapulocratie » nous oblige à développer un lexique kamit spécifique, tant l’étude du comportement colonial et/ou néo-colonial eurocentriste avoué ou refoulé de l’intellectuel, du politique, de l’historien ou de l’économiste voire dans certains cas, du simple mortel leucoderme est passionnante.

La « Crapulocratie » désigne la science caucasienne de l’utilisation des diverses variables de la communication écrite, verbale, non verbale, audio-visuelle ou artistique de façon plus ou moins péjorative, infantilisante voire méprisante vis-à-vis du Monde Noir dans son ensemble. Plus largement, elle regroupe toutes les stratégies et toutes les méthodes visant à déprécier l’image historique, politique, médiatique, sociale et culturelle des personnes d’ascendance africaine, peu importe la technique ou le support utilisé.

L’objectif final étant de nous affecter subtilement ou non, une image de « crapule » afin de mieux nous marginaliser sur le plan politique, social et professionnel. Et comme tout être humain fonctionne socialement selon le système mental de valorisation/adhésion et à l’inverse de dévalorisation/mépris, les principes primaires du racisme peuvent alors fonctionner.

En alimentant continuellement le champ idéologique dépréciatif qu’elle a artificiellement construit pour exclure l’humanité africaine du champ de l’histoire universelle, ou encore en émettant continuellement des « jugements esthétiques » négativement connotés vis-à-vis des réalisations ou des cultures panafricaines (à l’école bien souvent), la « Crapulocratie » suggère sournoisement aux consciences endormies, que pour elle, l’existence des populations africaines, au regard des découvertes intellectuelles et scientifiques faite par l’humanité (sous-entendu caucasienne), est absolument insignifiante !

Voyez « Tintin au Congo », les dessins des caricaturistes dans les quotidiens, les publicités du type « Ya bon banania », les ouvrages de contes africains pour enfants, etc…, tout cela relève des jugements esthétiques dépréciatifs visant le renforcement mental de la « Crapulocrâtie ». En dehors des sphères de la musique et de la danse (vision toujours « Ya bon banania »), toute évocation médiatique du Monde Noir n’est que « Crapulocratie » (sans papier, boat people, immigration choisie, émeute de banlieue, délinquance, échec scolaire, maladies contagieuses, enfants soldats, polygamie…).

C’est en ce sens qu’il faut comprendre la phrase de Diop lorsqu’il dit qu’en cherchant dans les manuels d’histoire caucasiens, c’est en vain que l’on trouverait aux fins fonds de l’Afrique noire, une seule civilisation évoluée qui en dernière analyse caucasienne, serait l’œuvre des Nègres ! C’est encore ce que Frantz Fanon décrit dans les Damnés de la terre, comme la « négation systématique de l’autre, une décision forcenée » de la « Crapulocratie », « de refuser à l’autre tout attribut d’humanité ».

C’est ce qu’enfin décrit le professeur Nicolas de Grimaldi comme « la première aliénation que nous fait subir la violence » qui « consiste donc en ce qu’une autre conscience refuse de reconnaître à notre existence, la signification qu’elle a dans le texte de la société, de notre histoire, de notre mémoire (…) Pour elle, notre présence n’est pas le signe d’un passé, d’une œuvre, d’une fonction, de mérites divers, d’une généalogie qui en serait la signification (…) Elle manifeste que pour elle, notre existence est absolument insignifiante » ! [3]

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C’est la source même de tous les discours philosophiques leucodermiques crapuleux sur la raison dans l’histoire, la rationalité dans l’histoire, les entrées ou non dans l’histoire, qui engendre les théories grotesques et excluantes de peuples « pré-logiques » enfermés dans la « pré-modernité » et l’immobilisme historique qu’il convient d’étudier dans le cadre de l’ethnologie, c’est-à-dire l’histoire des peuples en définitive, sans histoire (sic).

Y-a-t-il qu’une seule voie pour entrer dans l’histoire, c’est-à-dire celle de partir un jour exterminer la moitié de la planète pour voler des richesses, la bible dans la main droite et le fusil dans la main gauche ?

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Mais continuons notre étude.

Le terme « crapule » désigne dans les dictionnaires caucasiens, un individu ayant une allure ou un comportement immoral qualifié « d’abject », c’est-à-dire au point d’être méprisable voire ignoble. Et par « méprisable », on entend encore digne de mépris, ou plus exactement le sentiment par lequel on juge qu’une personne est indigne de son estime ou de son intérêt.

Ce qui est d’ailleurs frappant, c’est comment le comportement « raciste » caucasien rime parfaitement avec le « mépris » manifesté à autrui. Et pour créer ce sentiment de mépris social, la « Crapulocratie » utilise différentes ruses, comme celle de décrire une réalité humaine universelle avec un vocabulaire différent, c’est-à-dire valorisant pour la culture caucasienne et dévalorisante, pour la culture kamite.

Prenons par exemple le terme dépréciatif de « fétiche » appliqué à l’une des réalités philosophico-spirituelles de l’Afrique noire et le terme « icône » appliqué à l’univers spirituel leucodermique. Une icône désigne une illustration artistique perçue comme sacrée, d’une divinité leucoderme dans la tradition chrétienne catholique et orthodoxe, que l’on garde chez soi ou avec soi en guise de protection. Un fétiche, désigne la représentation artistique d’une divinité kamite à laquelle on attribue les mêmes vertus que celle de l’icône (protection, présence divine…) et que les mélanodermes utilisent de la même façon. Mais l’emploi de l’un ou l’autre de ces termes induit l’activation d’une charge émotionnelle spécifique et diamétralement opposée.

C’est aussi la raison de l’existence de termes crapuleux du type « sous-développement », « pays pauvre », « pays en voie de développement », « co-développement », « quart monde », « tiers monde » utilisés médiatiquement lorsqu’il s’agit de l’Afrique.

Or, voilà un continent qui est premier producteur au monde de Coltan, d’Uranium, de Chrome, d’Or, de Platine, de Vanadium, de Cobalt, de Cacao, de Coton, de Diamants, de Manganèse, de Titane, de Zirconium, et j’en passe, et tous les jours, les média crapulocrâtes disent que ce continent est le plus pauvre de la planète.

Sous-entendant ainsi, que les Africains sont les seuls responsables de cette situation et que le Pacte Colonial, les mercenaires que l’on paie en douce pour activer les rebellions, les bases militaires étrangères en Afrique, les réseaux mafieux, le soutien aux dictatures, la mafiafric, la monnaie Nazi qu’est le Franc CFA, l’assassinat de Lumumba, de Sankara, de Biko, de Toussain Louverture et de bien d’autres… tout cela n’est qu’une immense fable digne d’un dessin animé ?

C’est tout cela qui conduisit Michel Collon, auteur en 2005 de « Bush, le cyclone, les lois économiques qui mènent à la guerre, la pauvreté et d’autres crimes », à dire ceci :

« Si l’Espagne et l’Europe ont commencé à devenir riche au 17è siècle, c’est parce qu’elles ont volé l’or et l’argent de l’Amérique latine. En massacrant les Indiens et sans rien payer. Si la France, l’Angleterre et les Etats-Unis sont devenus si riches, c’est grâce à l’esclavage, c’est en volant des êtres humains à l’Afrique. Sans rien payer. Si les mêmes et la Belgique et la Hollande sont devenus si riches à partir du 19è siècle, c’est en volant les matières premières de l’Afrique et de l’Asie. Sans rien payer… Depuis 5 siècles, nos grandes sociétés occidentales ont pillé les richesses du Tiers-Monde, sans les payer. On pourrait faire un tableau de chaque pays riche et montrer l’origine honteuse de chacune de ses grandes fortunes. On pourrait faire l’histoire de chaque pays pauvre et montrer qui l’a pillé et comment. Bref, nous – ou plutôt certains d’entre nous – sommes des voleurs et c’est pour cela que nous sommes riches » !

Elargissons encore le champ lexical du terme « crapule » en découvrant ses synonymes, à savoir, misérable, vaurien, racaille (cela doit vous rappeler quelqu’un qui apprécie les karchers), gredin, vermine, pègre, populace, canaille, lie, meute, plèbe, dévoyé, garnement, voyou, sacripant [familier], fripouille [fam], galapiat [fam], arsouille, gouape [fam], frappe [fam], fripon [fam], escroc, chenapan, salaud [fam], scélérat, bandit. Et ceux de « Vermine » sont : parasites, puces, saleté, souillure, immondice, impureté, ordure, malpropreté, crasse, encrassement, salissure.

Sur le plan collectif, la « Crapule » désigne toute la couche inférieure de la société et en particulier, l’ensemble des personnes qui vivent dans la débauche, la misère, le vice et la malhonnêteté, voir ceux qui se sont fait « crapuliser » par la « Crapulocratie ».

Le verbe « Crapuler » signifie lui, vivre dans la débauche, le vice, l’escroquerie ou encore avoir un comportement immoral et abject. Ainsi, « je crapule » revient à dire « je vie dans la marginalité ».

Voyons maintenant le « Crapulocrâte ». Il désigne celui dont la production intellectuelle (peu importe la technicité, le support, le type de communication ou le domaine concerné) correspond aux finalités de la « Crapulocratie », c’est-à-dire, la dépréciation de l’image passée, présente et future des personnes d’ascendance africaine.

Au XIXème siècle par exemple, l’immense majorité des intellectuels caucasiens des « Lumières » étaient des « crapulocrâtes » aguerris, à l’image du zoologiste français Georges Cuvier qui disait à propos des Africains, qu’ils représentaient [4 la plus dégradée des races humaines, dont les formes s’approchent le plus de la brute, et dont l’intelligence ne s’est élevée nulle part au point d’arriver à un gouvernement régulier ». Emmanuel Kant affirma lui que [5] « Les Nègres d’Afrique n’ont reçu de la nature aucun sentiment qui s’élève au-dessus de la niaiserie ».

S’il fallait établir la liste des synonymes de « crapulocrâte », nous retiendrions fourbe, malicieux, hypocrite, menteur, calomniateur, propagandiste, eurocentriste, malhonnête, obtus, raciste, xénophobe, voleur, brigand, bandit…

Au IIIème millénaire, les « crapulocrâtes » professionnels, amateurs, intermittents ou en embuscade, polluent encore massivement les milieux leucodermes dits « bien pensant », c’est-à-dire, souvent fidèle aux idéaux de la sœur jumelle de la « crapulocrâtie » à savoir la « white supremacy ».

Ainsi dans la même verve en 2006, Steven Hahn, universitaire américain et auteur d’un article sur l’esclavage dans le Monde Diplomatique [6] , proclamait qu’avant l’arrivée des Portugais, « Les Africains se capturaient et s’asservissaient entre eux » [7]. En parfait crapulocrâte, il passe naturellement sous silence le fait que les mots « esclaves » et « esclavages » ont toujours désigné étymologiquement les populations caucasiennes dites « Slaves » de l’Europe orientale, qui étaient continuellement razziées durant le Moyen Age par les rois européens pour être vendus comme esclaves aux Arabes aux ports de Venise. Que dire encore du discours de Dakar de Sarkozy écrit par Henri Guaino ? C’est un parfait condensé d’idées hégéliennes.

La thèse fantasmagorique de la « Traite interne africaine » répond encore aux archétypes mêmes de la « crapulocratie » anti-kamite. La Ligue Caucasienne Internationale des Idéologues Crapulocrâtes (LCIIC) a même arbitrairement évacué du champ d’études historiographiques, la notion basique de « Résistance africaine à l’agression impérialiste… caucasienne » (et pour cause) pour échafauder vite fait, celle de la « Collaboration africaine ».

Mais que constatons-nous ?

Dans le cas de la Shoah, bien qu’Hitler ait eu dans son armée 150 000 soldats juifs qui lui avaient demandé personnellement et par écrit, l’autorisation d’intégrer le 3ème Reich, aucun « crapulocrâte caucasien » ne s’est aventuré à développer médiatiquement une thèse sur cette problématique !

Alors qu’en 39/45, la France a officiellement accepté de collaborer aux intérêts de l’Allemagne Nazie en créant le gouvernement de Vichy, la LFIC (Ligue Française des Idéologues Crapulocrâtes, branche française de la LCIIC) n’explore dans les manuels scolaires, que la « Résistance française à l’occupation allemande ».

Autre choix arbitraire de la LCIIC : la problématique de l’historiographie des camps de concentration et des politiques d’extermination finale nées avec la colonisation/extermination, pacification/épuration ethnique des peuples africains luttant contre la colonisation caucasienne, est passée sous silence.

En 1904 par exemple (donc bien avant la 2ème guerre tribale caucasienne de 39/45), le général allemand Lothar Von Trotah et Heinrich Ernst Göring alors gouverneur de l’Ouest Africain, ont orchestré l’extermination massive des Hereros et la création des premiers camps de concentration allemands en… Afrique noire. A l’époque, aucun peuple caucasien ne s’est élevé contre ce fait. Mais l’histoire nous réserve aussi des devinettes faciles à élucider. Qui fut chargé plus tard de la création des camps d’extermination en Allemagne ? C’est Hermann Göring, le propre fils d’Heinrich Ernst Göring !

Ainsi, si « Crapuler » signifie « vivre dans le vice », « Crapuliser » désigne l’action qui consiste à ternir l’image d’une population identifiée, généralement pour les besoins des intérêts financiers et économiques néo-colonialistes caucasiens. Dire qu’un « crapulocrâte » « crapulise » revient à dire qu’il fait son boulot, c’est-à-dire, déprécier l’humanité, les mérites et les réalisations du Monde Noir. Monsieur Dior, un doyen panafricain à qui je rends un hommage solennel (il est aujourd’hui près de nos ancêtres africains au Paradis du grand Amon-Râ) me disait que la presse parisienne avait un jour titré « Un noir a Normal » pour saluer la réussite à l’Ecole Normale, du premier Guadeloupéen reçu au concours de cet établissement.

Mais avez-vous noté le jeu de mot subtil du journaliste « crapulocrâte », « à Normal… anormal ». Ce jeune candidat diplômé a donc été crapulisé et avec lui, toute la Guadeloupe !

Enfin le « Crapulologue » est lui chargé d’inventorier les pratiques et les techniques des « Crapulocrâtes » et d’étudier les multiples facettes de la « crapulocratie ». Ce domaine d’étude est important car tout autant que les discours de la « Crapulocratie » auront un impact quelconque sur notre comportement, nous restons sous l’emprise de leur stratégie de manipulation mentale.

La rupture épistémologique préconisée par Diop, sous-tend l’étude de nos Humanités Classiques Africaines pour anesthésier dans nos consciences, les effets pervers de la « Crapulocratie ». Cette « Crapulocratie » n’a dans le fond qu’une seule raison d’être, justifier le braquage des richesses naturelles africaines par les Etats caucasiens, via leurs multinationales, leurs armées, leurs soit-disantes Organisations Internationales indépendantes ou leur Communauté Internationale Caucasienne qui n’est dans le fond que la branche politique de la Ligue Caucasienne Internationale des Idéologues Crapulocrâtes.

Cette LCIIC fonctionne comme un système. Vouloir intégrer la société caucasienne revient aussi à sacrifier sur l’autel de la « Crapulocrâtie » caucasienne, son originalité humaine africaine. Pouvez-vous aller travailler dans une banque en Boubou ? Occuper un poste de direction avec vos Locks ? Manger un Mafé avec vos collègues à midi ? Utiliser votre nom africain pour démarcher des clients ?

Faire de la tradition, la modernité

A ce titre comment expliquez-vous qu’aucun pays du sud possédant du pétrole, ne possède de stations de services dans les pays du nord... où nous pourrions aller travailler en Boubou ? Nous détenons les diamants mais pas les bijouteries ? Nous n’y travaillons même pas d’ailleurs ! Notre cacao africain devient le « chocolat belge » ??? En dépréciant notre culture kamite, la « Crapulocrâtie » tue nos chances de nous bâtir une économie forte basée sur nos valeurs. Soyons en conscient(e) !

Faire de la tradition, la modernité

Nous avons ensemble un long chemin à parcourir, tâchons donc de ne pas oublier qui nous sommes « Remember the time », d’où nous venons, nos luttes passées contre le colonialisme et l’esclavage et où nous devons aller…. Tous ensemble.

Etudions nos Humanités Classiques Africaines pour les transmettre aux jeunes générations panafricaines. Soyons fiers d’être des Africains, porteurs(es) du Génie de l’Humanité et des Gênes de l’Humanité. Si non, d’autres se chargeront de nous maintenir tous, en servitude, en Afrique, aux Antilles, en Amérique, dans le Pacifique, en Asie et en Europe.

Vous le savez vous même, vous pouvez compter sur la Ligue Caucasienne Internationale des Idéologues Crapulocrâtes pour effectuer cette mission !

Restez donc éveillés, ne dormez plus !

Je vous remercie,

Vie, Santé, Force …. !

In Africamaat.com

Afrika Bambaataa : fondateur du mouvement "Hip Hop" et de la "Zulu Nation".

Les jeunes sont majoritairement aujourd’hui de grands adeptes de la culture hip hop. Mais quelle est l’origine de cette culture et ses liens avec l’Afrique ?

Afrika Bambaataa : fondateur du mouvement

1- Généralités :

Le Bronx de New York (USA) reste le véritable lieu de naissance de la culture hip hop. Mais comment tout cela a commencé ?

A vrai dire, dans les années 50 et 60, une énorme fracture sociale s’était faite sentir au sein de la société américaine. D’une part, la bourgeoisie blanche profitait amplement du rêve américain et d’autre part, pour les minorités non-blanches ce même rêve prenait de plus en plus l’aspect d’un cauchemard. Transportée de force pour servir de main d’oeuvre gratuite dans des camps de concentration dédiés aux travaux forcés appelés par euphémisme "plantations", la population noire originaire d’Afrique, livrait une lutte acharnée avec des leaders déterminés tels Martin Luther King, Malcom X, les Black Panthers, etc... pour mettre un terme définitif à la ségrégation raciale et obtenir enfin l’égalité des droits.

Sur un autre plan, des populations originaires d’Amérique du sud (Mexique...) et des Caraïbes (Porto Rico, Jamaïque...), venaient grossir les rangs des habitants du ghetto, en quête de conditions de vie meilleures. La situation globale de ces populations était précaire et de plus, l’insécurité et la délinquance régnaient à tous les coins de rue.

Les gangs firent alors leur apparition (les Black Skulls, les Latino Kings, les Young Lords, etc...) et les trafics illicites allaient bon train avec le soutien financier et logistique de quelques personnalités haut placés issues de l’amérique blanche.

Mais, au milieu des années 70, l’attraction qu’exerçaient les gangs va connaître un vif déclin à cause de deux faits majeurs : le taux de mortalité élevé entre gang et surtout l’arrivée de la culture hip hop.

2- L’héritage de Clive Campbell :

La première secousse sismique de niveau 7 sur l’échelle historique du hip hop, vint d’un jeune jamaïcain arrivé dans le Bronx en 1967 à l’age de 12 ans : Clive Campbell.

De son île natale, il avait par bonheur amené avec lui, l’art des sound systems et du toasting qu’il introduisit dans le Bronx en organisant des rassemblements publics. Devant son succès, les clubs du coin, le Twilight Zone et le T-Connection, ne tardèrent pas à lui ouvrir leurs portes. Clive avait prit le nom de scène de "Kool Herc", en référence à son physique qui faisait penser au légendaire Hercule.

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KOOL HERC

Sa recette miracle : Privilégier sur le disque, les passages "pure son" qui font « kiffer » le public. Et comme ces passages étaient relativement courts, il utilisait deux platines et deux fois le même disque. Une révolution pour l’époque.

Sur ces break-beat musicaux, commencèrent alors à évoluer des danseurs aux comportement étranges pour l’époque, qui devinrent plus tard des "Breakers-Boys". L’art du toasting permis encore à Kool Herc de lancer les MC (Maître de Cérémonie), qui au début se contentaient de saluer le public, de dédicacer des morceaux et de mettre l’ambiance. Peu après, en passant le micro à ses potes, Coke la Rock et Clark Kent, ils prirent le nom de scène de "Kool et les Herculoïdes".

3- L’héritage d’Afrika Bambaataa :

La deuxième secousse sismique de niveau 9 sur l’échelle historique universelle du hip hop, vint d’un certain Aka Kahyan Aasim, membre leader du terrifiant gang des "Black Spades".

DJ à ses heures, il fut saisit d’admiration pour Kool Herc et ses freestyles DJ. A la dissolution de son gang et suite à la mort de certains de ses amis, il décida de changer d’orientation philosophique et fonda la "Bronx River Organization". Il amplifia alors le mouvement des soundsystems et commença à utiliser son ancienne influence de chef de gang pour dialoguer avec les jeunes et les sortir de la spirale de la violence.

Son idée : transformer leur frustration et leur rage en énergie positive orientée vers la création artistique. Pour cela, il devait leur apprendre à désirer l’excellence afin qu’ils puissent repousser les frontières mentales de leur créativité artistique. Au début, lui seul croyait qu’il allait pouvoir réussir à convaincre les jeunes de changer de vie. Et voyant l’impact de la musique sur les kids, il décida alors d’en faire son allié et utilisa ses clips vidéo pour faire passer son message.

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AFRIKA BAMBAATAA

Il tient à la main une croix Ankh égyptienne pour inviter les jeunes à renouer avec l’histoire africaine de la période pharaonique

Il rebaptisa alors la "Bronx River Organization" en "The Organization" et continua à arpenter les trottoirs du Bronx pour parler aux jeunes. En 1974, "The Organization" devient "The Zulu Nation", en référence aux guerriers Zoulous d’Afrique du Sud qui s’étaient défendus avec dignité, courage et discipline contre les envahisseurs européens. Vous l’avez reconnu, il s’agit d’Afrika Bambaataa, “The godfather of hip hop”.

Pour valoriser la danse et captiver les jeunes, Afrika recruta 5 danseurs hors pairs (Beaver, Robbie Rob...) qui devinrent les "Shaka Zulu Kings" ou "Zulu Kings". En parfait magiciens hip hop, ceux-ci occupaient la place avec d’autres danseurs de talent, les Nigga Twins. Les jeunes affluaient de partout pour participer aux événements de la Zulu Nation et les premiers crews commençaient à se former : les Bronx Boys, les Shanghal Brothers, les Seven Deadly Sinners, etc...

Le message d’Afrika Bambaataa était clair : "Je suis venu te prendre la tête pour te faire voir ce qu’il y a derrière les étoiles. Laisse tomber les ondes négatives qui guident tes pas vers la violence et suit nous, tu découvriras alors la puissance de la créativité qui sommeille en toi".

A cette époque, le break comptait un nombre limités de mouvements regroupés en : Top Rock, Footworks et Freeze.

Avec les années 80, une nouvelle génération de danseurs fit son apparition et permirent au break, à travers le développement des battles, de défier la gravité terrestre. La Zulu Nation gardait son influence et de nouveaux crews voyait le jour : Les NYC Breakers, les Dynamics Rockers, les United States Breakers, les Crazy Breakers, les Magnificient Force... et surtout les Rock Steady Crew qui allaient révolutionner le break en créant de nouvelles figures (Backspin, Coupole, 1999, etc...). Si bien que tous les crews voulaient défier les RSC et les battles contre, par exemple, les Dynamics Rockers ou les NYC Breakers resteront à jamais légendaires.

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AFRIKA BAMBAATAA

Au niveau de la danse debout, les Electric Boogaloos sous la houlette de Boogaloo Sam développaient la danse debout avec de nouvelles figures démentielles dont le pop qui plus tard fit le succès de Michael Jackson (il est vrai qu’il fut un de leurs élèves). Le lock, l’Uncle Sam, le wave, le moonwalk, le stromboscope, le robot, etc.... sont autant de styles qui ont révolutionné la danse dans le monde.

Des danseurs debout explosaient par leurs talents : Skeeter Rabit, Sugar Pop, Mr Wriggles, Popping Taco, Boogaloo Sam, Popping Pete mais aussi Mr Fabel, Shabba Doo (Ozone), Boogaloo Shrimp (Turbo), Don Campbell, Criping Cid, etc...

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DANSE ZULU

Quels furent les mérites d’Afrika Bambaataa ?

Comprendre qu’il fallait :

- Donner au mouvement hip hop, une philosophie et une orientation forte pour canaliser positivement l’énergie des kids. L’épopée de la Nation Zulu d’Afrique du Sud fut médiatisée et servit de base à un mouvement qui avec James Brown eut pour leitmotiv « Peace, Unity, Love & Having Fun ». La culture hip hop fut dés lors célèbre sous le nom de « ZULU NATION ».

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JAMES BROWN

- Rassembler les énergies créatives au sein du mouvement hip hop et les décliner en diverses disciplines (graff, DJ, danse...).

- Mondialiser ces nouvelles formes d’art en sillonnant la planète pour léguer le message positif du hip hop et initier les jeunes du monde aux diverses techniques.

- Susciter des challenges créatifs dans toutes les disciplines pour les faire sans cesse évoluer.

- Apprendre aux jeunes à transformer l’énergie négative accumulée en énergie créative positive extériorisée.

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ZULU NATION MOUVEMENT

- Créer des grades au sein de la Zulu Nation pour stimuler la créativité des jeunes et honorer leurs talents.

- Toucher les artistes les plus médiatiques, pour promouvoir le hip hop (James Brown, Chaka Kahn, Lionel Richie, Michael Jackson, etc...).

- Capter l’attention des jeunes par le biais de spectacles riches en créativité.

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DANSE ZULU

4- Les disciplines du hip hop

Le terme « hip hop » exprime le fait d’élever son esprit en utilisant sa créativité, son intelligence et son potentiel physique (voix, articulations, mains, œil, etc...) pour ouvrir de nouveaux champs artistiques et créer de nouvelles sensations. Le hip hop est une culture aujourd’hui internationale qui comprend à vrai dire aujourd’hui, 6 disciplines complémentaires :

- Le Rap : internationalement connu, c’est la musique phare du mouvement. Elle ne cesse d’évoluer en fonction des artistes et des courants artistiques. On y distingue deux types de flows : la Old School (années 80 ; ex. Big Daddy Kane, Rakim, Queen Latifah...) et la New school (fin 90 ex. Wu Tang Clan, The Roots, De la Soul...). Mais il existe aussi un type de musique appelé "break-beat", utilisé pour les battles.

- Le Beatbox : c’est l’art du bruitage avec la bouche (basse, boite à rythme, scratches, clavier, etc...). Les stars mondiales du beatbox sont Rhazel (The Roots), Buffy (Fat Boys), Scratch (The roots), Dougie Fresh, Ready Rock C, Dox Box, etc...,
- Le Djing : basée sur la manipulation de deux platines de disques et d’une table de mixage. Cette discipline a considérablement contribué à l’apparition d’innovations artistiques dans la domaine de la technicité du son.

- La Danse hip hop : classée en deux univers précis : la danse debout (smurf, lock, pop, électric boogie...) et la danse au sol (headspin, coupole, footwook, freeze...). Ces danses ont des adeptes dans le monde entier et sont largement employées par toutes les grandes stars de la chanson (pop, hip hop, r’n’b...).

- Le Graff : réalisation de fresques murales à partir de bombes de peinture. Après s’être largement exprimés sur les murs des grandes agglomérations, les graffeurs ont fait leur entrée dans les galeries d’art (New York, Japon....) et même sur le net (inforgraphie).

- Le Street Wear : dernière née, cette nouvelle discipline a considérablement fait évoluer l’univers de la mode en général. Pantalons larges, tee shirts amples, casquette, basket ou Baggy... Les jeunes européens d’aujourd’hui cherchent à être à l’aise dans leurs habits. Royal wear, Come 8, Dia, 2high, Fubu se créent, Nike, Puma, Addidas, Lacoste, Reebok, Levi’s, mettent leurs designers à la page.

5- Les influences artistiques

- Break danse (danse au sol) : les danses africaines, la capoeira, la salsa, les arts martiaux, le tap dance, la gymnastique sportive, etc...

- Debout (danse debout) : les danses africaines, les robots, le comportement des gens, les séries TV, les reportages sur l’espace et les astronautes, les dessins animés, les affiches de pub, le mime, etc...

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DANSEUR EN ACTION

6-Les pionniers US du hip hop :

Tout d’abord, mention spéciale et chapeau bas pour James Brown. Car son style, ses pas de danse et ses créations musicales ont considérablement influencé le hip hop. Place maintenant aux pionniers.

- DJs :

DJ Kool Herc : Le premier a avoir mis au point la technique des "break-beat" en utilisant sur 2 platines, 2 fois le même disque, pour faire durer les passages "pure son".

DJ Grand Wizard Théodore : Inventeur du scratch en 1975 tout à fait par hasard dans sa chambre. En voulant stopper un disque, il pose sa main dessus et est surpris par le bruit qu’il entend. Après avoir passer du temps à maîtriser cette nouvelle technique, il en profite pour faire découvrir dans ses soirées, son nouveau style, le scratching.

DJ DST : est le premier à commercialiser un disque comportant du scratch.

DJ Q-Bert : A fait considérablement évoluer le Deejaying.

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DJ Q BERT

Un titre référence dans l’univers des DJs : "Rock it" d’Herbie Hancock.

- Danse hip hop : famous names

Danse debout : Poping Pete (boogaloo, pop, robot), Boogaloo Sam (Pop), Sugar Pop (Lock), Shabba Doo (Lock), Boogaloo Shrimp (Electric boogie), Poping Taco (stromboscope, électropop), Skeeter Rabit (boogaloo), Mr Fabel (wave), Mr Wriggles (lock), Don Campbell (Lock), Criping Cid (backslide), etc...

B.Boying : Ken Swift (1990), Crazy Legs (Coupole), Joe-Joe (Backspin), Mr Freeze (6 steps), Spy (Freeze), Spike (envolée), Jimmy D (fondateur des RSC avec Joe-Joe) sans oublier Easy Mike, Chrome, Lime 5, P-Body, Jimmy Lee, Boobie, Tac2, Rim 180th, Tito 183rd, Pauly Lime, Rubber Band, Popeye, Doctor Ace, Slick RickGreen Eyes, Bon5, CN, B-races, Joe, Les, Angel Rock...

Les duos de légende : Crazy Legs/Ken Swift - Alien Ness/Fever One - Floor Rock/Heps Fury...

- Rap :

Afrika Bambaataa ("godfather" of hip hop, père de la Zulu Nation), Grand Master Flash (et les Furious 5), KRS One (de Boogie Down Production), Big Daddy Kane.

Avant l’affectation du mot "hip hop" comme symbole de la culture, MC Lobot Starki rimait au micro en lançant "HIP HOP SHOUBAB DOO WAP, HIP HOP SHOUBAB DOO WAP, HIP HOP SHOUBAB DOO WAP". C’est ainsi que les anciens attestent avoir entendu pour la première fois le mot "hip hop".

- Beatbox :

Buffy (Fat Boys), Rhazel (The Roots)...

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RAZEL : THE MASTER OF BEAT BOX

- Graff :

Futura 2000 (présent lors de la tournée NYC Tour à Paris en 1982), Rock Stars, Coz, Mere 139, Dandy, Shy...

Telles sont les origines de cette culture qui se nomme hip hop et sa source d’inspiration africaine : la Zulu Nation

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