samedi 20 mars 2010

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LIVRE: LA THESE DU COMPLOT CONTRE L'AFRIQUE. POURQUOI L'AFRIQUE NE SE DEVELOPPE PAS

Le complot contre l'Afrique consiste à affaiblir les Etats afin que les puissances étrangères et les firmes transnationales influencent négativement l'évolution de ce continent. C'est en refusant la reconduction des pactes coloniaux préjudiciables au développement du continent tout en luttant contre les tyrans locaux que l'Afrique parviendra à décourager les stratèges occidentaux qui entretiennent astucieusement la sujétion des Africains.

Le texte d'annonce:

Si vous n’avez jamais su les raisons profondes pour lesquelles l’Afrique ne se développe pas et si vous souhaitez connaître les remèdes pour sortir l’Afrique de l’impasse, le politologue Fweley Diangitukwa vous donne tous les éléments de réponse dans ce livre magistral : Voici, à titre indicatif, quelques thèmes traités :

►Comment l’Europe occidentale contribua au sous-développement des pays d’Afrique. Parmi les facteurs externes du sous-développement, il faut souligner l’ignorance des mécanismes de production de la domination et de la pauvreté, les programmes scolaires qui ne répondent pas prioritairement aux besoins des Africains. L’Afrique a perdu ses industries traditionnelles là où la Chine les a gardées et modernisées. L’Afrique est géographiquement située loin de principaux centres financiers du monde.

►Parmi les causes historiques du sous-développement, il est à retenir : l’homme noir a été humilié et infériorisé au cours de l’histoire, l’esclave et la traite négrière ont duré plus de trois siècles et ont marqué profondément l’homme noir, l’histoire africaine été volontairement falsifiée par l’Occident alors qu’avant la colonisation, l’Afrique était un continent dynamique. Avec la colonisation, les Africains ont perdu ce qu’ils avaient de précieux et de sacré. Il y a, et on ne le dira jamais assez, le pillage systématique des richesses du continent par les firmes occidentales. L’Occident refuse de reconnaître ses cruautés et ses crimes commis en Afrique pour ne pas réparer ses fautes monstrueuses.

►Parmi les causes structurelles du sous-développement, il y a entre autres : une formation et une préparation insuffisantes des leaders au moment où les pays africains ont accédé à l’indépendance ; l’absence d’une accumulation de capital ; l’idéologie de la division internationale du travail défavorable à l’Afrique ; la convoitise du continent africain par tous les États puissants et par toutes les entreprises transnationales ; les investissements directs étrangers (IDE) ne contribuent pas au développement des pays africains ; l’Afrique se développe avec des langues d’emprunt qu’elle ne maîtrise guère ; l’absence de techniciens bien formés et de centres de recherche adaptés aux besoins des Africains ; les dirigeants des États africains sont devenus les représentants attitrés de la Françafrique et de la mafia internationale.

►Parmi les causes conjoncturelles du sous-développement, l’auteur avance : la dette étrangle les pays d’Afrique ; il y a la persistance de la monoculture ; l’Africain a perdu sa personnalité ; l’État importé en Afrique est inadapté ; l’Afrique souffre d’un excès de théories de développement ; l’Afrique est un continent encerclé et surveillé à partir de points stratégiques ; les frontières artificielles héritées de la colonisation n’ont pas réussi à créer des États-nations viables ; les droits de l’homme sont bafoués par ceux qui prétendent les défendre dans les assises internationales ; les institutions internationales défendent les intérêts des États puissants qui financent leur fonctionnement contre ceux des États faibles ; l’aide publique occidentale crée une dépendance avilissante en Afrique parce qu’elle participe au complot contre l’Afrique ; les banques occidentales refusent de coopérer pour restituer l’argent détourné par les hommes politiques africains.

►Dans le chapitre sur la corruption qui paralyse les caisses de l’État, l’auteur s’attarde sur l’impunité des cadres dirigeants qui est à l’origine de la grande corruption. Pour combattre la corruption, il faut lutter à la fois contre le corrupteur et contre le corrompu. La captation de l’État est la forme de corruption la plus subtile et la plus pernicieuse. Beaucoup de dirigeants africains assoiffés d’argent facile ne savent pas négocier.

►Quant à la thèse du complot, il faut dire que la presse occidentale participe au complot contre l’Afrique. La France refuse de poursuivre les tyrans africains avec lesquels elle a toujours collaboré. L’Afrique n’a pas de leçons de morale, de démocratie ou de bonne gouvernance à recevoir de l’Occident. Le G8 complote en secret pour planifier, contrôler et orienter les affaires du monde. Les chefs d’État des pays du Sud sont généralement choisis et soutenus par les réseaux mafieux du Nord. La Somalie est devenue le pays modèle du complot contre l’Afrique.

4ème page de couverture :

Les grandes puissances, qui tiennent les anciennes colonies en laisse comme des chiens de compagnie, freinent délibérément le développement des pays africains afin de les rendre fortement dépendants et de refuser ainsi toute concurrence. Le développement de l’Afrique est bloqué à cause de la division internationale du travail dans laquelle les pays africains sont contraints à produire et à vendre des matières premières sans valeur ajoutée. La transformation de ces matières premières est souvent faite à l’étranger et beaucoup de pays africains sont incapables d’acheter leurs propres produits après leur transformation.

Le complot contre l’Afrique consiste à affaiblir les États afin que les puissances étrangères et les firmes transnationales influencent négativement l’évolution de l’Afrique. Il consiste à « endormir » les Africains tout en faisant croire qu’on s’intéresse à eux afin de faciliter la soumission des hommes et l’exploitation des ressources naturelles car il est plus facile d’exploiter des femmes et des hommes qui ne sont pas fiers d’eux-mêmes. Ce complot s’explique également par la vente des armes démodées aux pays africains. Des armes qui ne servent pas à gagner une guerre mais à terroriser uniquement les populations pour asseoir des régimes tyranniques et pour s’enrichir rapidement et illicitement. Ce complot se manifeste concrètement dans le pillage des ressources naturelles et des produits agricoles comme le cacao, dans la manière de traiter l’information et de gérer les conflits armés (Darfour, RDC), ainsi que dans la destruction des langues nationales qui ont été supplantées par les langues coloniales. La mondialisation, telle qu’elle fonctionne, est au service de cette stratégie car elle s’emploie à favoriser l’affaiblissement des États africains. Le G8 et certaines organisations travaillent aussi dans le même sens.

C’est en refusant la reconduction des pactes coloniaux préjudiciables au développement du continent et en faisant d’autres choix qui privilégient le développement du continent tout en luttant contre les tyrans locaux que l’Afrique parviendra à décourager les stratèges occidentaux qui entretiennent astucieusement la sujétion des Africains.

Ce livre, dans lequel Fweley Diangitukwa déverse son amour infini pour l’Afrique, dérange profondément parce que la vérité y est dite ouvertement, sincèrement et directement, sans détour, sans recourir à la langue de bois. Ce livre va faire date dans la mesure où la prise de conscience des Africains ne sera plus la même. A partir de cette publication, il y aura un avant et un après complot contre l’Afrique.

Les associations et groupes qui souhaitent organiser un débat avec Fweley Diangitukwa sur les questions traités dans ce livre peuvent contacter directement l’auteur. Une tournée de débats aura lieu en France, en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne mais aussi dans d’autres pays sur invitation. Si votre association est intéressée, veuillez le signaler, dès que possible, à l’auteur en lui envoyant un e-mail : afriquenouvelle@bluewin.ch

Merci pour votre intérêt !

« Le complot contre l’Afrique » est un livre fondamental dans lequel se trouvent des clés qui permettent de comprendre les raisons pour lesquelles l’Afrique ne développe pas.

L'Africain dans le classement FORBES

Le magazine Forbes a publié sa liste des 1.125 premiers milliardaires du monde (en dollars). Dans cette liste, on peut extraire les africains, et voici donc la liste des africains qui officiellement milliardaires (ceux qui ont une fortune et peuvent la justifier en somme):

  1. 60è- Naguib Sawiris (Egypte – 12,7 milliards $)
  2. 68è – Nassef Sawiris (Egypte – 11 milliards $)
  3. 96è – Onsi Sawiris (Egypte – 9,1 milliards $)
  4. 173è – Nicky Oppenheimer & famille (Afrique du Sud – 5,7 milliards $)
  5. 284è – Johann Rupert & famille (Afrique du Sud – 3,8 milliards $)
  6. 334è – Aliko Dangote (Nigéria – 3,3 milliards $)
  7. 503è- Patrice Motsepe (Afrique du Sud – 2,4 milliards $)
  8. 605è – Donal Gordon (Afrique du Sud – 2 milliards $)

Les 8 plus riches africains pèsent donc à eux seuls 50 milliards $, soit environ 21.305 milliards de CFA (soit 9 fois le budget 2008 de l’Etat camerounais).

On remarque aussi qu’Aliko Dangote est le seul milliardaire issu d’un pays non présent parmi les dragons historiques de l’Afrique; ainsi que la présence d’un noir dans les riches sud-africain (la conséquence du black-empowerment probablement).

mercredi 3 mars 2010

Qui a peur de la Chine ?

La phobie chinoise est devenue une réalité en occident. Cependant l’Afrique doit-elle suivre les avis des anciennes puissances coloniales ?

Qui a peur de la Chine ?

La phobie chinoise est devenue une réalité très partagée dans le monde aujourd’hui. Elle est d’autant plus amplifiée qu’elle est aussi et surtout portée par ceux qui jusqu’à une date récente, tenait encore le leadership mondial toutes catégories.

La Chine qui ne fait pas partie du G8, à savoir les pays soit disant les plus puissants du monde, vient ainsi réécrire l’histoire en lettre de puissance économique.

Entre les Etats-Unis et la Chine, les deux protagonistes de la nouvelle géopolitique mondiale, c’est la guerre froide. Mais elle diffère nettement de l’autre guerre froide qui opposa les mêmes Etats-Unis à l’union soviétique. Hier l’enjeu était la maîtrise de l’armement et de l’espace. Aussi les deux se lancèrent dans une course aux armements qui finit par ruiner l’union soviétique et permettre ainsi aux Etats-Unis de monter sur le toit du monde.

Aujourd’hui les armes ont changé de nature. Elles sont désormais financières et monétaires. C’est à qui réussira à maintenir sa monnaie au niveau le plus bas possible par rapport à celle de son concurrent. C’est à qui réussira à vendre plus qu’il n’achètera à l’autre ; C’est à qui réussira à endetter l’autre à son profit.

Surtout ces terrains justement, la Chine a pris une avance considérable avec un excédent sur les Etats-Unis qui s’établissait en 2005 à 202 milliards de dollar et qui en 2006 devaient connaître une progression de 15%. Cette Chine dont le commerce extérieur représente 70% du PIB et les exportations 40% finance le tiers du déficit américain par le placement de ses réserves de change - évaluées à plus de 1000 milliards de dollar - en bons de trésors américains. Ces bons sont aujourd’hui évalués à 320 milliards de dollar.

Et c’est ici que se situe la peur des stratèges américains transformée parfois en haine anti-chinoise auprès des législateurs - depuis 2005, près de 27 projets de législation commerciale anti-chinoise ont été introduit au Congrès américain. Et c’est une peur justifiée car, si la Chine décidait de se délester de ses bons de Trésor, la conséquence serait pour les Etats-Unis la chute du dollar, la flambée des taux d’intérêt et l’inflation.

Face à cette offensive chinoise, les observateurs ne voient que deux manœuvres américaines : Susciter, selon le vœu du lobby anti-chinois de Washington, une indépendance de Taiwan, la province rebelle de Chine, pour tenter de distraire celle-ci dans une guerre qu’elle n’hésiterait pas à lancer contre les indépendantistes taiwanais. Mais un tel conflit serait à la fois néfaste à la Chine mais aussi aux Etats-Unis et ses alliés de l’Asie que sont le Japon et la Corée du Sud. Ceci, eut égard à l’imbrication des deux économie.

Les Etats-Unis peuvent aussi voguer à contre courant en faussant les règles de l’OMC. Ainsi élèveront-ils des barrières face à l’offensive des produits chinois. Une telle éventualité est aussi non envisage en raison de son caractère archaïque.

Pour autant les Etats-Unis et la Chine ne sont nullement sur le pied de guerre. Au-delà des peurs parfois amplifiées des ultra des deux camps, les deux pays ont réussi à créer un espace de négociation, conscients que l’avenir de l’économie mondiale dépend du comportement qu’ils auront.

Compte tenu du tableau ci-dessus qui montre qu’elle a réussi à faire plier une jambe à la superpuissance américaine, il est tout à fait compréhensible que les autres régions du monde redoutent la Chine. L’Europe, qui avait tenté une résistance et même quelques offensives désespérées, a depuis compris qu’il faut négocier et chercher comment tirer meilleure partie de l’extraordinaire croissance chinoise. L’Europe a accepté que la Chine deviennent pour elle la grande usine du monde où elle ira s’approvisionner en se pliant au dictat du communisme de marché chinois.

La peur des autres

Mais l’Afrique qui devrait aussi s’organiser pour s’arrimer à la locomotive chinoise au meilleur de ses intérêts, se laisse communiquer des peurs qui ne sont pas les siennes. Portés par ceux qui depuis plus d’un siècle n’ont pas pu offrir à l’Afrique les moyens de son décollage économique, certains clichés tendant à présenter la Chine comme le grand Satan dragon venu juste ponctionner le pétrole africain et piller les autres matières premières, sont distillés à travers les grands médias. Tout ceci, pour empêcher aux africains de rester lucides dans leurs relations avec la Chine.

C’est conscient de cette réalité que le cabinet MIQ conseil a organisé le 22 février dernier à Paris, une rencontre sur le thème : « l’union africaine et enjeu chinois ». Autour d’une brochette d’experts dont Me Jean Claude Beaujour, Jean Marie Agboton, Yvonne Lieu Cheng ou encore Patrice Passy, modérateur de la matinée, il était question de répondre entre autre à cette interrogation : l’Afrique peut-elle avoir la maîtrise de sa relation avec la Chine ?

Et c’est ici que se situe tout l’enjeu que devrait venir étouffer tous les clichés du genre : « la Chine va vous envahir », « elle n’a besoin de vous que pour vos matières premières ». A l’ouverture des débats, les participants ont écouté le ministre conseiller de l’ambassade de Chine qui promet à l’Afrique « une relation de partenariat gagnant-gagnant ».

Même s’il trouve justifiés certaines accusations à l’instar de l’importation de la main d’œuvre chinoise, le diplomate chinois, ancien président de l’université diplomatique de Pékin, promet que la Chine y remédiera en formant des ouvriers qualifiés africains.

Il souligne que la Chine a besoin de l’Afrique non seulement pour ses matières premières - qu’il dit vouloir mettre en valeur - mais aussi pour des raisons stratégiques parce que la Chine veut promouvoir un monde multipolaires. De son coté, comme l’a souligné tous Me Beaujour, « les Etats africains doivent s’organiser entre eux s’ils veulent être un acteur dans le dialogue avec la Chine. Sinon, chacun ira à la soupe à son tour et le résultat sera bien minable ». Ce rôle est dévolu à l’union africaine qui doit pour cela opérer une prise de conscience sans précédent.

Complément d’infos

Vu sur le site strategy.net

Si l’on appelle l’année 1960 l’« année de l’indépendance de l’Afrique », pendant laquelle dix-sept pays d’Afrique ont proclamé leur indépendance, alors, on a bien raison de considérer 2006 comme l’« année de l’Afrique en Chine », marquée par une série d’activités comme la visite du ministre des Affaires étrangères Li Zhaoxing dans six pays d’Afrique, la publication du Document sur la politique africaine de la Chine, la célébration du 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et l’Égypte et le 3e Forum sur la coopération sino-africaine qui se tiendra l’automne prochain.

Coopération tous azimuts

Chaque année, le lieu de la première visite à l’étranger du ministre des Affaires étrangères de Chine est l’Afrique. C’est une règle tacite appliquée depuis plusieurs années. Au début de 2006, Li Zhaoxing a visité le Cap-Vert, le Sénégal, le Mali, le Libéria, le Nigéria et la Libye, manifestant que la Chine accorde toujours de l’attention à son amitié avec l’Afrique.

L’ex-ministre des Affaires étrangères, Qian Qichen a écrit dans Dix histoires d’un diplomate : « Après le Nouvel An de 1991, j’ai visité l’Éthiopie, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. En janvier 1992, j’ai encore visité six autres pays d’Afrique soit le Mali, la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Namibie, et suis passé par l’Afrique du Sud. Depuis lors, il s’est formé une habitude, la visite en Afrique en début d’année. »

Selon Dai Yan, diplomate posté en Afrique pendant longtemps, la visite en Afrique du ministre des Affaires étrangères chinois au début de l’année a commencé avec Qian Qichen et s’est poursuivie avec Tang Jiaxuan et Li Zhaoxing. Il serait possible qu’on la continue. Les pays d’Afrique apprécient beaucoup cette visite qui traduit l’importance que la Chine attache à leur continent.

Par ailleurs, au début de 2006 a été publié le Document sur la politique africaine de la Chine qui, pour la première fois depuis cinquante ans, expose sous forme de document gouvernemental les principes des relations sino-africaines et fait un bilan stratégique de ces relations. Le sous-ministre des Affaires étrangères Lu Guozeng a également indiqué que la Chine met l’accent sur le développement des relations avec l’Afrique.

Les pays d’Afrique suivent attentivement ce Document. Ils estiment que la Chine est une partenaire équitable. L’ambassadeur de Zambie en Chine, David Clifford Saviye, a dit lors d’une interview : « L’économie chinoise est en redressement, tandis que le développement constitue un problème urgent pour l’Afrique. Nous pouvons utiliser des capitaux chinois pour développer notre économie. Ce serait une situation d’avantages réciproques. » Bien sûr, le Document ne souligne pas seulement la coopération économique ; il avance un principe de coopération tous azimuts, par exemple dans le domaine de la paix et de la sécurité. Le Document note quatre secteurs : la coopération militaire, la résolution des conflits et le maintien de la paix, la coopération judiciaire et policière, et la coopération dans le secteur des nouvelles menaces à la paix. C’est une première dans l’histoire des relations sino-africaines. Les échanges culturels entre la Chine et l’Afrique sont en plein essor. Le 28 janvier 2006, Radio Chine Internationale (CRI) a ouvert sa station à modulation de fréquence à Nairobi, au Kenya. C’est la première station de CRI à l’étranger ; elle diffuse dix-neuf heures par jour en anglais, chinois et swahili, permettant aux peuples chinois et africains de mieux comprendre leur culture mutuelle. En automne 2006, la 3e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine se tiendra à Beijing. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Chine a souligné que la Chine a l’intention de faire de cette conférence un sommet. Le gouvernement chinois intensifie cette année les échanges politiques avec l’Afrique, y compris les visites mutuelles de haut niveau et les échanges de personnel de divers niveaux. La coopération économique et commerciale sera également approfondie. Selon Dai Yan, cela promet des progrès décisifs des relations sino-africaines cette année.

Coopération sans condition

Lors de la première Conférence au Forum sur la coopération sino-africaine tenue à Beijing en 2000, les deux parties ont signé plus de 40 contrats commerciaux. De 2000 à 2005, le commerce bilatéral a connu un développement rapide. Seulement en 2004, les exportations chinoises vers l’Afrique étaient de 13,08 milliards de USD, soit une augmentation de 36 % par rapport à l’année précédente. La Chine est devenue le troisième partenaire commercial de l’Afrique après les États-Unis et la France.

« Nous espérons conjuguer nos efforts avec ceux de l’Afrique pour coopérer dans divers domaines, y compris l’exploitation de l’énergie », a dit Li Zhaoxing avant sa visite en Afrique. En Zambie, des entreprises d’État et privées de Chine ont investi plus de 100 millions de USD dans l’exploitation des mines de cuivre. En Sierra Leone, des entreprises chinoises ont investi 200 millions de USD dans le tourisme local. L’Angola et la Chine ont signé un accord commercial d’une valeur de 2 milliards de USD, selon lequel l’Angola vend à la Chine le pétrole et le droit d’exploitation du pétrole. Au Soudan, la compagnie chinoise fournit la plupart des techniques pour construire un barrage hydroélectrique qui a nécessité un investissement de 1,2 milliard de USD.

Face à la concurrence commerciale, des « rumeurs » de plus en plus nombreuses touchent la Chine. Des pays occidentaux se plaignent des investissements et de l’assistance de la Chine en Afrique, car leurs compagnies ont souvent échoué dans l’adjudication. Selon Dai Yan, la cause réside dans les pays occidentaux eux-mêmes. Prenons les États-Unis par exemple : avant les années 1990, ils considéraient l’Afrique comme un champ de guerre froide dans leur rivalité avec l’Union soviétique. Puis, l’administration de Clinton y a entrepris l’investissement et le commerce, sans toutefois croire à l’importance stratégique de l’Afrique. Lorsque Bush s’est porté candidat aux élections présidentielles, il a dit franchement que l’Afrique n’appartenait pas à la sphère d’intérêt stratégique des États-Unis.

Alors, pourquoi l’Afrique est-elle devenue stratégique d’après Washington ? Selon Dai Yan, il y deux raisons. La première est l’énergie. La région sub-saharienne est riche en pétrole, le Nigéria, la Guinée équatoriale, le Cameroun, le Gabon, l’Angola et le Tchad possèdent de vastes champs pétrolifères. On peut dire que le pétrole a changé le point de vue des États-Unis sur l’Afrique.

L’autre est liée à l’antiterrorisme. D’après les États-Unis, le pouvoir politique de certains pays d’Afrique n’est pas stable, et ces régions pourraient devenir des camps de terroristes. Selon un reportage du journal d’Espagne Vanguardia, la différence fondamentale entre la Chine et les pays occidentaux est que la première est assidue et active, et son assistance est sans condition. Les Chinois ne provoquent jamais de problèmes politiques sur le régime et les droits humains. La Chine n’a non plus de sombre histoire de colonialisme comme en ont certains pays occidentaux envers l’Afrique. Principe inchangé

D’après certains experts occidentaux, dans les vingt dernières années du XXe siècle, la Chine a quitté l’Afrique parce qu’elle ne pouvait concurrencer l’Occident, et qu’elle faisait face aux conflits rigoureux émanant de sa transformation économique. Wang Qinmei, chercheur supérieur sur les questions africaines, a indiqué pour sa part que la Chine attache toujours de l’importance aux relations amicales avec l’Afrique. Comme amie du peuple africain, la Chine n’a jamais abandonné l’Afrique. La première génération de dirigeants chinois, ayant à sa tête Mao Zedong, sont fondateurs des relations amicales sino-africaines.

La politique à l’égard de l’Afrique qu’ils ont formulée est dans l’intérêt du patriotisme et de l’internationalisme. La deuxième génération de dirigeants ayant à sa tête Deng Xiaoping a poursuivi ce principe. Deng Xiaoping a précisé que la Chine soutient les pays en développement à tout moment ; ce principe reste inchangé, mais la forme pourrait être réajustée.

Selon Wang Qinmei, dans les années 1990, l’assistance de la Chine à l’Afrique a été réajustée et améliorée. La forme d’assistance et les capitaux ont été diversifiés, ce qui peut aider efficacement l’Afrique à développer l’économie et apporter des bénéfices aux entreprises chinoises. Pendant cette période, une caractéristique visible est que la teneur scientifique et technologique est plus importante.

Quant à l’aide mutuelle sur le plan politique, selon Wang, les deux parties se soutiennent fermement. En 1989, après la crise politique suscitée et soutenue par l’Occident, les premiers chef d’État, chef de gouvernement et ministre des Affaires étrangères étrangers à visiter la Chine venaient de l’Afrique. Ils voulaient témoigner de cette façon que l’Afrique est une véritable amie de la Chine.

Dai Yan a indiqué que, après les années 1980, l’économie chinoise a connu un grand développement. Mais la Chine respecte toujours les amis et, son assistance économique aux autres pays en développement demeure sincère et sans condition. Selon l’ancien ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud, Princeton Lyman, la Chine attire beaucoup l’Afrique parce qu’elle peut lui fournir une protection politique exemptée de sanction internationale, et ses investissements et son assistance sont sans conditions politiques. Il n’y a donc aucune comparaison possible entre les compagnies occidentales et chinoises en Afrique.

In Africamaat

Le café africain, nouvel or noir du continent

Pre­mière den­rée agri­cole échan­gée dans le monde avec 4% du com­merce mon­dial des pro­duits ali­men­taires le café est la deuxième ma­tière pre­mière com­mer­cia­li­sé dans le monde, après le pé­trole et de­vant le blé.

En Afrique le café oc­cupe une sur­face d'en­vi­ron 3,4 mil­lions d'hec­tares. Le pre­mier pro­duc­teur afri­cain est la Côte-​d'Ivoire avec 0,26 mil­lions de tonnes, suivi de l’Ethio­pie et de l’Ou­gan­da (avec en­vi­ron 0,18 mil­lion de tonnes). Dans les pays pro­duc­teurs du conti­nent afri­cain, plus de 8 mil­lions de per­sonnes tra­vaillent à l'in­dus­trie du café.

Carte d'Afrique des pays producteurs de Café 2009

Source : In­ter­na­tio­nal Cof­fee Or­ga­ni­sa­tion


Le café, l’autre or noir

Vendu à prix d’or en Oc­ci­dent, le café afri­cain doit en­core li­vrer ba­taille pour être vendu à un prix vé­ri­ta­ble­ment équi­table même si le mar­ché est à la hausse. Ainsi au Kenya, le grade AA a grim­pé à 450 dol­lars le sac de 50 kg lors des en­chères à Nai­ro­bi mardi 26 jan­vier der­nier, contre 421 dol­lars lors des ventes pré­cé­dentes.

Quant à la Côte d’Ivoire, les sta­tis­tiques doua­nières ren­dues pu­bliques font état d’ex­por­ta­tions de café to­ta­li­sant 26 785 tonnes entre les mois d’oc­tobre à dé­cembre 2009, soit un bond de 246% par rap­port aux vo­lumes ex­pé­diés sur la même pé­riode l’année pré­cé­dente.

En Ou­gan­da, deuxième pro­duc­teur afri­cain de café et pre­mier de Ro­bus­ta, la plu­vio­mé­trie est fa­vo­rable et la ré­colte de­vrait dé­mar­rer en mai. Avec une es­ti­ma­tion de 3,4 mil­lions de sacs, la ré­colte est at­ten­due en hausse de 11,5%.


Le prix du café doit être re­va­lo­ri­sé

Dans ce pays, les im­por­ta­teurs de café et les tor­ré­fac­teurs in­ter­na­tio­naux ont ini­tié un pro­ces­sus fa­vo­ri­sant l'ac­qui­si­tion de ce pro­duit di­rec­te­ment au­près des agri­cul­teurs. Une ré­ac­tion aux dé­non­cia­tions per­sis­tantes de pra­tiques com­mer­ciales ju­gées in­équi­tables.

En Ethio­pie, le géant amé­ri­cain de la dis­tri­bu­tion de café Star­bucks et le gou­ver­ne­ment éthio­pien sont par­ve­nus à un ac­cord sur l'at­tri­bu­tion d'un label d'es­pèces uniques de café éthio­pien, met­tant fin à un li­tige entre les deux par­ties.

Les Etats-​Unis ont re­con­nus à l’Ethio­pie sa pro­prié­té in­tel­lec­tuelle sur trois va­rié­tés ca­féières uniques (Si­da­mo, Harar et Yi­ga­cheffe), ga­ran­tis­sant ainsi les droits des pro­duc­teurs éthio­piens.


Le mar­ché du luxe tire la qua­li­té du café vers le haut

L'EAFCA, une as­so­cia­tion ré­gio­nale à but non lu­cra­tif qui re­groupe l'Ou­gan­da, le Kenya, la Tan­za­nie, le Rwan­da, le Bu­run­di, la Zam­bie, le Zim­babwe, le Ma­la­wi et l'Afrique du Sud, es­time que les pro­duc­teurs, gé­né­ra­le­ment vic­times d'une ex­ploi­ta­tion, amé­lio­re­ront leurs re­cettes en re­non­çant à la pro­duc­tion d'un café de faible va­leur pour l'ex­por­ta­tion.

Pour cela, il fau­dra doter les pro­duc­teurs des com­pé­tences et du ma­té­riel né­ces­saires pour ga­ran­tir la qua­li­té. L’As­so­cia­tion des pro­duc­teurs de cafés fins de l'Afrique de l'Est a donc conclu un ac­cord avec les prin­ci­paux im­por­ta­teurs in­ter­na­tio­naux, comme Star­bucks, Neu­mann Group et 4C.

La si­gna­ture de ces pro­to­coles d'ac­cord, contraint les si­gna­taires à une série d’obli­ga­tions pré­vues afin de pro­mou­voir au ni­veau in­ter­na­tio­nal, la ré­pu­ta­tion des cafés de la ré­gion, en qua­li­té de pro­duc­teurs de cafés fins. En outre, les pro­duc­teurs ob­tien­dront un prix in­ci­ta­tif, ce qui per­met­tra d'amé­lio­rer leur ni­veau de vie en ré­dui­sant la pau­vre­té et, enfin, en ac­cé­lé­rant le dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique.


Accroissement des liens économiques entre le géant brésilien et le continent africain

Accroissement des liens économiques entre le géant brésilien et le continent africain

Pre­mier pro­duc­teur de fer et deuxième groupe mi­nier mon­dial, le groupe bré­si­lien Vale pour­suit son of­fen­sive en Afrique. Déjà très pré­sent en Gui­née, au Gabon, en An­go­la, en Zam­bie et en Afrique du Sud, le groupe avait ou­vert en oc­tobre 2009 un bu­reau d’ex­plo­ra­tion en Ré­pu­blique Dé­mo­cra­tique du Congo.

Au­jourd’hui, Vale an­nonce un in­ves­tis­se­ment de 1,3 mil­liards de dol­lars pour ex­ploi­ter l’un des plus vastes gi­se­ments de char­bon du monde au Mo­zam­bique. C’est le plus im­por­tant in­ves­tis­se­ment ja­mais an­non­cé par une en­tre­prise bré­si­lienne. Un signe fort de l’in­fluence gran­dis­sante du pays sur le conti­nent afri­cain...

Des in­ves­tis­se­ments en aug­men­ta­tion constante de­puis les an­nées 2000

L’in­ves­tis­se­ment de ce géant mi­nier illustre l’in­té­rêt crois­sant du Bré­sil pour le conti­nent et la dé­ter­mi­na­tion de ses en­tre­prises à s’in­vi­ter dans la conquête des res­sources afri­caines. Certes, les in­ves­tis­se­ments bré­si­liens en Afrique ont mo­des­te­ment at­teint 10 mil­liards de dol­lars de­puis 2003. Et la pré­sence com­mer­ciale chi­noise ou in­dienne a déjà noué des liens plus étroits sur le ter­rain. Mais à l’exemple de Vale, les en­tre­prises bré­si­lienne bé­né­fi­cient du sou­tien in­con­di­tion­nel de Luiz Inácio Lula da Silva. Le pré­sident bré­si­lien s’est rendu en Afrique à huit re­prises de­puis 2003, deux fois plus que le Chi­nois Hu Jin­tao. Des liens his­to­riques, lin­guis­tiques et cultu­rels contri­buent à faire au­jourd’hui du Bré­sil un mo­dèle de dé­ve­lop­pe­ment, no­tam­ment pour les pays lu­so­phones (An­go­la et Mo­zam­bique prin­ci­pa­le­ment).

Echanges éco­no­miques en forte hausse

Pro­pul­sé par la forte de­mande bré­si­lienne en ma­tières pre­mières, le com­merce avec l’Afrique a connu une pro­gres­sion ful­gu­rante au cours de la dé­cen­nie. Les ex­por­ta­tions afri­caines vers le Bré­sil ont ex­plo­sé en at­tei­gnant 18,5 mil­liards en 2008, contre 3 mil­liards de dol­lars en 2000. Prin­ci­paux ex­por­ta­teurs vers le Bré­sil, le Ni­ge­ria, l’Al­gé­rie, mais aussi l’An­go­la, consti­tuent des sources d’ap­pro­vi­sion­ne­ment en hy­dro­car­bures de pre­mières im­por­tances pour le géant sud-​amé­ri­cain. À l’in­verse, les pro­duits ali­men­taires bré­si­liens ont trou­vé des dé­bou­chés im­por­tants, comme en Égypte. Au cours de la même pé­riode, le pays du pré­sident Lula a mul­ti­plié ses ex­por­ta­tions par huit vers le conti­nent afri­cain de­puis 8 ans.

Des échanges qui s’ac­cen­tue­ront avec l’ar­ri­vée de Vale. Le géant mi­nier dis­pose d’une conces­sion de vingt-​cinq ans dé­cro­chée en 2004. Pour ex­ploi­ter le gi­se­ment à ciel ou­vert de Moa­tize, le groupe est à l’œuvre avec l’aide du conglo­mé­rat Ode­brecht (in­gé­nie­rie, construc­tion, pé­trole, gaz, bio­car­bu­rants, chi­mie, im­mo­bi­lier…), fort d’un chiffre d’af­faires de 17,5 mil­liards de dol­lars en 2008. Pré­sent en Afrique de­puis 1984, Ode­brecht est im­plan­té dans une di­zaine de pays (Congo, RDC, Dji­bou­ti, Gabon…) et consti­tue même le pre­mier em­ployeur en An­go­la avec des ac­ti­vi­tés dans la ges­tion de su­per­mar­chés, la pro­duc­tion d’étha­nol ou de den­rées ali­men­taires.

La ré­gion de Moa­tize, dans le nord-​ouest du Mo­zam­bique, en plein dé­ve­lop­pe­ment

L’an­nonce de l’in­ves­tis­se­ment, en ges­ta­tion de­puis oc­tobre 2009, a fait de Tete une ville-​cham­pi­gnon de 150 000 ha­bi­tants vers la­quelle af­flue la main-​d’œuvre ­étrangère et où s’im­plantent de pe­tites en­tre­prises en quête d’op­por­tu­ni­tés grâce à l’in­ves­tis­se­ment bré­si­lien. « Chaque fois que je viens ici, c’est de plus en plus dif­fi­cile. C’est sans doute ce qu’a connu Jo­han­nes­burg au mo­ment du Gold Rush », ob­serve An­to­nio Cou­tin­ho, di­rec­teur d’une banque sud-​afri­caine contri­buant au fi­nan­ce­ment de cet in­ves­tis­se­ment, qui doit trans­fi­gu­rer l’éco­no­mie du Mo­zam­bique et mettre un terme à la dé­pen­dance du pays à l’aide in­ter­na­tio­nale.

Dans un pre­mier temps, la pro­duc­tion an­nuelle de­vrait at­teindre 11 mil­lions de tonnes, dont six à huit mil­lions ex­por­tées. Ce qui his­se­ra le Mo­zam­bique au deuxième rang des pro­duc­teurs de char­bon du conti­nent, der­rière l’Afrique du Sud. Dans un se­cond temps, les Bré­si­liens en­vi­sagent de pro­duire 24 mil­lions, voire 40 mil­lions de tonnes par an.